Desaix
Desaix et Denon
Article Wikipédia sur le Général Desaix
Desaix avait pour mission de poursuivre Mourad Bey dans le désert de la haute Egypte en essayant de détruire ses forces. Denon fit partie de cette expédition au sein du bataillon du Général Belliard. Il évoque très souvent Desaix dans sa relation de voyage en des termes élogieux.
La place de Desaix dans l'histoire intellectuelle de l'expédition d'Egypte est secondaire au regard de son rôle militaire. Membre de l'Institut du Caire, il ne participe pas à ses travaux. Curieux d'antiquités en haute Egypte comme il l'était d'art en Italie, il n'envoie aucune observation à l'Institut, contrairement à bien d'autres généraux et administrateurs. Son rôle effectif se limite à protéger les membres de la Commission des sciences et arts qui se rendent dans les provinces sous son contrôle. Ceux-ci lui en savent gré. En retour, à l'image héroïque d'un vertueux général républicain tombé au champ d'honneur, ils ajoutent celle d'un « guerrier philosophe » qui prise le « bonheur de civiliser » sa conquête. Sous leur plume, le bon gouvernement de Desaix a transformé le Saïd - l'antique Thébaïde - en une contrée idyllique, où s'est spontanément réalisée l'utopie que Menou a vainement tenté d'imposer à l'Egypte.
Article de Patrice Bret In: Annales historiques de la Révolution française, n°324, 2001. pp. 69-82
Vue par les autochtones, l'expédition française en Egypte aide le plus souvent à construire une histoire nationale. Celle-ci ignore les moments d'humanité chez Desaix. La clémence du « sultan juste » envers un jeune rebelle est ainsi oubliée : l'acte de l'adolescent devient emblématique d'un refus généralisé, jusqu'aux enfants, de la présence française. Rien n'est dit non plus de l'attachement des mamelouks Ismaël et Bakel au général français, pas plus que des avancées culturelles dans le domaine des traductions franco-arabes ou de l'égyptologie - il est vrai seconde par rapport aux buts militaires de la conquête.
Article de Neaimi Sadek In: Annales historiques de la Révolution française, n°324, 2001. pp. 63-67
Desaix en Égypte d’après ses notes de campagne
Article de Philippe Bourdin in « Le sultan dévoilé », Annales historiques de la Révolution française [En ligne], 324 | avril-juin 2001
URL : http://journals.openedition.org/ahrf/365
DOI : 10.4000/ahrf.365
ISSN : 1952-403X
Bonaparte et Desaix
L'histoire bonapartiste a tendance à parler d'amitié pour ce qui est des relations entre Desaix et Bonaparte. L'interprétation nous semble quelque peu rapide et vraisemblablement incorrecte. D'une part, Bonaparte n'est pas homme à cultiver l'amitié, et surtout pas avec ses généraux, dont il se méfie et se méfiera toujours, car ils sont tous des rivaux en puissance. D'autre part, les louanges qu'il accorde au général auvergnat ne l'empêchent pas de minimiser le rôle de Desaix dans la victoire de Marengo. Du côté de Desaix, du reste, le journal de voyage d'Italie ne permet pas de conclure à de l'amitié; on y lit avant tout une distance : celle qui sépare l'observateur de l'acteur. À la lumière des monuments, peut-être est-il possible de réviser ce point de vue, car Bonaparte n'a pas épargné les honneurs (statue, buste, mausolée) en faveur de Desaix. Pourtant, à Paris, le seul monument public dédié a sa mémoire n'est point l'oeuvre du Premier consul, mais le résultat d'une souscription de particuliers, et notamment de tribuns. Ce sont d'ailleurs les tribuns qui, les premiers, arrêtèrent des initiatives en faveur de « l'élève de Moreau » - détail qui pourrait bien s'avérer essentiel.
Article de Annie Jourdan In: Annales historiques de la Révolution française, n°324, 2001. pp. 139-150;
doi : https://doi.org/10.3406/ahrf.2001.2523