David

Les rapports entre David et Denon

Jacques-Louis David, peintre déjà célèbre avant la Révolution a joué un rôle important dans le destin de Denon. Très lié au Comité de Salut public, il a sauvé la mise de Denon, contraint de rentrer en France en pleine Terreur après son explulsion de Venise, en lui délivrant un certificat de bon republicain et lui permettant de récupérer ses biens et ses rentes. Ils s'étaient rencontés à Naples et s'étaient mutuellement appréciés.

Lorsque Denon devient directeur du Musée en charge des commandes publiques, les rapports sont moins amicaux, les exigences financières de David étant très importantes.

Article Wikipedia sur Jacques-Louis David

Les rencontres de David et Denon
Autoportrait (1794) — Musée du Louvre, Paris, France.

Les rencontres de David et Denon

Le peintre David fait un séjour à Naples en juillet-août 1779. Denon fera sa connaissance lors de ce séjour et à cette occasion, exécutera un dessin du peintre (daté de 1779). Cette rencontre sera très utile à Denon lorsqu’il rentrera en France en 1795, après un nouveau long séjour en Italie.

Denon s’est entièrement investi dans la gravure, le 20 janvier, il a terminé une première planche ; le 13 février, il travaille déjà sur la troisième. Il a su gagner la confiance de David, le grand peintre, mais aussi, le grand révolutionnaire, dont il avait fait la connaissance à Naples lorsqu’il était diplomate. Tous deux sont amis de Potocki, critique d’art, que Denon avait retrouvé à Paris en 1787 dans le salon de la princesse Lubomirska : « Je suis l’ami d’un des deux chargés de régler l’ordre et faire le plan de si grandes choses, et je le regarde comme le plus heureux des hommes ». La première collaboration de David et de Denon sera une estampe à l’eau-forte représentant le portrait de Le Peletier de Saint-Fargeau, puis Denon entreprend la grande planche du : « Serment du Jeu de Paume », dont le dessin, exécuté par David, fut exposé au salon de 1791,et qui comporte 300 personnages.

En 1790, il entreprend de commémorer le Serment du jeu de paume. Ce projet inspiré à David par Dubois-Crancé et Barère, est la plus ambitieuse réalisation du peintre. L’œuvre qui, une fois terminée, devait être le plus grand tableau de David (dix mètres de large sur sept mètres de haut, soit un peu plus grand que le Sacre), représente les 630 députés présents lors de l’événement. Le projet est d’abord proposé, par son premier secrétaire Dubois-Crancé, à la Société des amis de la Constitution, premier nom du Club des Jacobins, à laquelle David vient d’adhérer. Une souscription pour la vente d’une gravure d’après le tableau pour le financement du projet est lancée, mais celle-ci ne permet pas de réunir les fonds nécessaires pour l’achèvement de la peinture.

En 1791, Barère proposa à l’Assemblée constituante de prendre la suite du financement du Serment, mais, malgré le succès de l’exposition du dessin au Salon de 1791, le tableau ne fut jamais achevé, David abandonnant définitivement le projet en 1801. Selon les biographes, les causes sont multiples, d’abord financières : la souscription est un échec, une somme de 6 624 livres est réunie au lieu des 72 000 livres prévues; ensuite pour des raisons politiques : l’évolution des événements fait que parmi les personnages du groupe principal, Barnave, Bailly et Mirabeau (mort en ) sont discrédités par les patriotes pour leurs modérantismes et leurs rapprochements avec Louis XVI ; et pour des raisons esthétiques, David n’étant pas satisfait de la représentation de costumes modernes dans un style antique.

Lors de son retour à Paris, David demande à Denon de lui graver le dessin préparatoire qu'il avait exécuté en 1790.

 

Le 14 mai, le Comité de Salut Public décide la création de costumes officiels pour ses représentants. Le projet est confié à David qui exécute huit dessins, dont Denon réalisera les gravures.

Le 24 octobre, il  aura produit 27 809 gravures en couleur et 20 160 au trait des dessins de David; pour ce travail il dispose de sept presses : « Ma rapidité à graver m’a fait choisir à cet effet. Je fais travailler plus de 20 personnes et cela triplera la semaine prochaine…». Le 2 juin : « Le comité de salut public arrête qu’il sera payé par la trésorerie nationale au citoyen Denon la somme de 6.000 livres à titre d’avance pour fournir les premiers frais de la gravure du costume ». Le 15 juillet : « Je ne fais que les graver, mais comme je suis chargé d’en faire les épreuves et de les faire enluminer et qu’il en faut plus de 100.000 exemplaires, cela forme vraiment une manufacture qui nous occupe, Aubourg et moi et plus de 60 personnes ». 

Le 25 janvier 1803, Denon rend compte au premier consul de l’état d’avancement des quatre tableaux de batailles commandés à divers artistes, (la bataille des Pyramides, le passage du Mont St Bernard, la bataille de Marengo, le combat naval d’Algésiras). Il s’étonne des prix demandés par certains, dont David : « Ce serait sans doute un grand malheur que les artistes ne pussent pas entrevoir dans l’avenir la jouissance d’un doux repos ; mais c’est peut être un malheur aussi grand pour les arts, que les prix de certaines productions deviennent si exorbitants qu’il serve de type… ». 

Le 13 janvier 1808, Denon propose à Napoléon de reproduire par la gravure à l’eau-forte les bas-reliefs de la colonne d’Austerlitz. Le tableau du Couronnement par David est exposé dans le salon carré du musée à partir du 7 février. Le 22 février, Denon adresse à Napoléon une liste de 15 médailles, qui seront suivies de 10 autres, des campagnes de 1806-1807 et le 8 mai, un torse antique est converti en statue de l’empereur par le sculpteur Cartellier.

Le 9 mars 1818, il achète à la vente Lavallée deux fûts de colonne en marbre et deux vases, et le 26 novembre 1822, à la vente Saint Victor, deux tableaux de Lépicié. Le 16 avril 1825, il acquiert le portrait de David par Girodet.

Œuvres de Jacques Louis David