Correspondance administrative de Vivant Denon

Description détailléeCouverture de la Correspondance de Vivant Denon

Cette collection réunit des documents appartenant à deux fonds distincts : d’une part une suite de registres provenant des Archives des musées nationaux, et, d’autre part, des lettres conservées aux Archives nationales.
Cette collection est issue de la publication papier réalisée en 1999 par Marie-Anne Dupuy, Isabelle Le Masne de Chermont, Elaine Williamson, “Vivant Denon, directeur des musées sous le Consulat et l’empire : correspondance (1802-1815)”, Réunion des Musées Nationaux, Paris. Le travail de mise en ligne a été effectué par les auteures et Émilie Barthet.

Source

Les registres des Archives des musées nationaux

Description matérielle

Les copies des lettres rédigées par Vivant Denon dans le cadre de ses fonctions de directeur des musées ont été transcrites dans plusieurs registres conservés aujourd’hui dans la série *AA des Archives des musées nationaux. Les cinquante-cinq registres de cette série couvrent près de trois quarts de siècle de la vie des musées, depuis la création du Museum en 1793 jusqu’au départ en 1870 de Nieuwerkerke, dernier directeur des musées impériaux. Les 3 609 lettres publiées ici figurent dans six registres chronologiquement continus de 1802 à 1815 (AA 4, 5, 7, 8, 9, 10), auxquels ont été adjoints les courriers transcrits dans un registre dit de “correspondance supplémentaire” (AA 12), dont les quelque quatre cents lettres, distinguées ici par une numérotation séparée par un trait d’union, ont été insérées dans cette édition à la place chronologique qu’elles auraient dû occuper.
Les lettres sont soigneusement transcrites, dans une écriture claire et facile à lire, de plusieurs mains différentes, sur du papier réglé et margé, les mentions marginales précisant l’objet et le destinataire du courrier.
Le but de ces registres étant de garder mémoire des courriers envoyés et de pouvoir en retrouver le texte, chaque volume s’achève par une table alphabétique des correspondants (classés par la première lettre du nom et non strictement par ordre alphabétique), donnant la date du courrier, son objet et l’indication de la page à laquelle il a été transcrit.
Seul le registre *AA 5 a gardé son cartonnage vert d’origine ; sur chacun des plats se remarquent encore les deux points d’attache des lacets, aujourd’hui disparus, destinés à assurer une bonne fermeture du volume.
Il convient de souligner ici que l’édition des lettres reproduites à partir des registres conservés aux Archives des musées nationaux s’appuie sur des copies, souvent effectuées avant l’envoi des lettres elles-mêmes. Destinées à des fins uniquement administratives, ces copies ne font jamais apparaître les formules de politesse finales ; transcrites avec un grand soin, elles trahissent néanmoins quelques incompréhensions ou étourderies du commis aux écritures, les plus fréquentes étant les sauts du même au même qui provoquent l’omission d’un ou plusieurs membres de phrase. Lorsque l’original était accessible, le texte a été rétabli à partir des lettres conservées aux Archives nationales ou au département des manuscrits de la Bibliothèque nationale de France.

Destinataires et contenu

Les destinataires de ces lettres peuvent se classer en trois catégories : les autorités dont relève le directeur des musées (ministère de l’Intérieur et Maison de l’Empereur), les autres agents de l’État, parmi lesquels ses subordonnés, et enfin les particuliers.
Si, lors de sa nomination en 1802, Denon relève uniquement du ministère de l’Intérieur, tout change au premier jour de l’an XIII (23 septembre 1804), date à compter de laquelle une partie de ses attributions est transférée à l’intendance de la Maison de l’Empereur qui se met alors en place. L’emprise de l’intendance va encore s’accroître avec la nomination de Daru en 1805, ce qui entraîne une correspondance abondante liée au fonctionnement de l’établissement : élaboration du budget annuel, envoi chaque mois, généralement par deux courriers distincts, des états de traitement des employés du musée Napoléon et de ceux du musée de Versailles, envoi trimestriel des bordereaux et des pièces justificatives des dépenses de fonctionnement de ces deux établissements (chauffage, éclairage, petits travaux divers…). L’autorité de l’intendance s’étend en outre à deux domaines des plus importants pour ce qui concerne l’activité de Denon : l’entretien et l’aménagement des palais impériaux pour lesquels les musées doivent fournir des tableaux et les grandes commandes, comme celle des portraits des dix-huit maréchaux de l’Empire ou les statues des princes et des grands dignitaires.
Denon est en outre en relation avec de nombreux agents de l’État, et en tout premier lieu avec ses subordonnés, les échanges épistolaires les plus orageux étant sans conteste ceux qu’il entretient avec Lenoir, conservateur du musée des Monuments français, tandis que le commerce avec Versailles relève davantage de la routine. Pour ce qui est des tableaux envoyés en province, ses interlocuteurs sont les préfets et les maires.
Enfin, les particuliers auxquels il écrit sont essentiellement les artistes dans le cadre des commandes, pour lesquelles il a également à informer les princes et les grands dignitaires, les fournisseurs divers et, de manière épisodique, les rédacteurs de journaux, les membres des sociétés savantes de son temps, parmi lesquelles des académies étrangères.

Les lettres provenant des Archives nationales

Sources

Nous présentons ici un choix des lettres originales adressées par Denon à Napoléon et conservées aux Archives nationales. Nous avons privilégié celles provenant des fonds de la secrétairerie d’État et tout particulièrement les manuscrits classés dans les cartons AF IV 1049 et AF IV 1050 relatifs à l’administration des arts. Y sont réunies non seulement des lettres au Premier Consul puis à l’Empereur mais également des notes confidentielles à lui adressées ainsi que les “feuilles de travail” destinées à préparer les discussions et à enregistrer les décisions prises. Nous y avons adjoint, de manière ponctuelle, des documents provenant d’autres fonds, notamment de la série O-2 (Maison de l’Empereur). Il s’agit là soit de lettres retransmises par Napoléon à ses ministres ou à l’intendant général de sa Maison, soit de pièces apportant un complément d’information utile à la compréhension des textes publiés ici. Certaines de ces lettres originales figurent également dans les registres des Archives des musées nationaux. Nous avons pris le parti, dans ce cas, de reproduire les deux versions du texte afin de conserver l’intégralité du corpus des lettres recopiées dans les registres de correspondance du musée, tout en respectant le caractère authentique de l’original. On constatera par ailleurs qu’il se présente parfois des variantes importantes entre les deux états qu’il convenait de ne pas négliger.

Description matérielle

Les lettres administratives de Denon sont rarement écrites de sa main et ne sont pas toujours signées, même quand elles sont destinées à l’Empereur.
Lorsque manque la signature, le filigrane ou le format et la teinte du papier utilisé, l’écriture du copiste ou du secrétaire, la couleur de l’encre, voire la finesse de la plume, sont autant d’éléments qui permettent l’attribution à Denon du texte en question, ainsi, parfois, que sa datation. Celle-ci est également facilitée par l’enregistrement des lettres reçues à la secrétairerie d’État, la date de réception étant souvent inscrite sur les documents envoyés à l’Empereur.
Le courrier adressé par Denon à Napoléon a ceci de particulier qu’à partir de 1804 il est rarement rédigé sur du papier à en-tête, à la différence des lettres envoyées aux ministres et aux particuliers. Sous le Consulat, en revanche, le directeur avait employé le papier à lettres à trois en-têtes différents successivement conçus pour refléter l’évolution de ses titres, de la transcription de son propre nom et le changement de l’appellation du musée (AN 1, AN 3, AN 4, AN 6-AN 11, AN 12-AN 13).

Contenu

Dans les lettres et notes qu’il adresse au Premier Consul puis à l’Empereur, Denon traite des principales entreprises artistiques de la période : conception et réalisation des monuments, statues, médailles, tableaux, tapisseries, gravures et dessins destinés à commémorer les moments forts de l’histoire nationale contemporaine et les personnalités qui l’ont illustrée ; organisation des expositions et du Salon ; choix des objets d’art à enlever dans les pays conquis ; envoi de tableaux aux palais impériaux et aux musées de province. Mais cette correspondance permet également au lecteur de pénétrer dans les coulisses de l’administration des arts, qu’il s’agisse de la restructuration d’un établissement placé sous la responsabilité de Denon ; de l’art de diriger l’opinion des membres de commissions chargées de prendre des décisions importantes ; des négociations relatives à la rémunération à accorder aux artistes, et tout particulièrement au Premier Peintre de l’Empereur, David. Parfois enfin, sur un plan plus personnel, deviennent perceptibles les sentiments de joie mais aussi de peine qu’a pu éprouver le directeur des musées dans ses relations avec l’Empereur.

Présentation de l’édition numérique

Le bandeau de données essentielles

Ce sont des informations rassemblées en début de chaque lettre qui sont constituées du numéro de publication de la lettre, de sa date, du nom ou fonction du destinataire, du nom de l’auteur de la lettre (qui n’est pas Denon, dans le cas du Précis), du nom, côte et page du registre de provenance ; de sorte que les lettres sont toujours liées à l’ensemble de la correspondance administrative de Vivant Denon. La source bibliographique a été reporté après le texte de chaques lettre.
L’indication de provenance du registre supplémentaire se fait à la suite du numéro de la lettre, non par un exposant, mais un trait d’union suivi d’un chiffre. Il en est de même pour les côtes de registres conservés aux Archives nationales.

Principe d’édition

La graphie du document est respectée, pour les noms propres, comme pour certaines particularités orthographiques de l’époque, par exemple “mai”, orthographié “may”.
Les formes jugées anormales sont signalées par le mot sic, entre crochets droits, matérialisant l’intervention des auteurs.
Les passages soulignés dans le manuscrit sont rendus par l’italique et ont été maintenus dans la présente édition.
L’accentuation, la ponctuation, l’utilisation des majuscules, du trait d’union et du “c” cédille suivent l’usage moderne. Les abréviations sont résolues. Les mots raturés dans l’édition papier sont, ici, grisés.

 

Source : Napoléonica.org  Correspondance administrative de Denon

Base de données sur la correspondance administrative

Suite au recollement de cette correspondance par Mmes Marie-Anne Dupuy, Isabelle le Masne de Chermont, Elaine Williamson, à la Réunion des Musées Nationaux en 1999 celle-ci a été numérisée et mise en ligne avec un formulaire de recherche multicritères 

Ce qui représente 4025 lettres dont de nombreuses à Napoléon, un index détaillé des noms de personnes, de lieux et des oeuvres. Les documents originaux se constituent en deux corpus ainsi répartis : un premier corpus constitué de 6 registres provenant des Archives des musées nationaux (*AA 4, 5, 7, 8, 9, 10) et un registre dit de "correspondance supplémentaire" (*AA 12) ; un deuxième corpus de lettres à Napoléon, provenant des fonds des Archives nationales et conservé dans les cartons AF IV 1049, AF IV 1050 et AF IV 1676, ainsi que dans les séries O-2, BB-30 et F-21.

Le Corpus 1 représente 3928 lettres dont 319 issues du registre supplémentaire et 85 du "Précis". Le Corpus 2 est constitué de 97 lettres, rapports ou notes de Denon à Napoléon accompagnés de pièces jointes, dont 60 adressées à Napoléon. Le numéro de ces lettres, provenant des Archives nationales, est précédé de la mention AN. Soit un ensemble de 4025 lettres. Nommé directeur du Louvre par Bonaparte le 19 brumaire an X (10 novembre 1801), Vivant Denon (1747-1825) a entretenu une importante correspondance administrative. Sont rassemblées ici près de quatre mille lettres dont plus d'une centaine adressées directement à Napoléon Ier auquel il s'était attaché depuis l'expédition d'Egypte. Bien au-delà de la seule vie quotidienne de l'institution rebaptisée Musée Napoléon en 1803, cette correspondance embrasse une large part de la vie artistique de l'époque : les commandes aux peintres et sculpteurs, les grands chantiers - colonne Vendôme, arc de triomphe du Carrousel - l'organisation des Salons, les expositions des oeuvres venues de toute l'Europe…

Denon consacra treize années de sa vie à immortaliser l'épopée napoléonienne en faisant exécuter médailles, porcelaines, tapisseries, tableaux, sculptures et monuments confiés à des artistes français et étrangers. Aussi contribua-t-il à créer l'iconographie du règne et à illustrer les événements dont il avait été témoin au cours de ses voyages effectués en Italie, ainsi qu'à la suite de la Grande Armée en Autriche, en Allemagne et en Espagne.La chute de l'Empire mit fin à ses fonctions.

Le récit de ses trois derniers mois à la tête du musée, constitue un témoignage exceptionnel sur la dispersion des collections dont il avait tenté de faire "le plus beau musée de l'univers".